Forum OPL-FOCA Index du Forum Forum OPL-FOCA
Le forum de discussion autour des matériels & accessoires OPL-FOCA
 
 FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Charger une imageCharger une image   S'enregistrerS'enregistrer 
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

"Dégommage" d'un obturateur PF3
Aller à la page Précédente  1, 2, 3  Suivante
 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet    Forum OPL-FOCA Index du Forum -> les matériels & accessoires FOCA, l'entretien et la réparation

Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Matthieu Boussicaut
focaïste connaisseur
focaïste connaisseur


Inscrit le: 29 Avr 2015
Messages: 14
Localisation: France

MessagePosté le: 19 Juin 2015 18:50    Sujet du message: Répondre en citant

En effet, je m'incline... Choqué

Vous vous réjouissez peut-être d'avoir un contributeur de moins de 35 ans, mais moi je me réjouis de trouver un contributeur de votre âge (je dirais que c'est encore plus rare...). Ça s'appelle la transmission intergénérationnelle, et c'est tant mieux!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Yves Bigot
focaïste expert
focaïste expert


Inscrit le: 23 Fév 2013
Messages: 194

MessagePosté le: 21 Juin 2015 11:27    Sujet du message: Posemètres Répondre en citant

Vous n'êtes qu'un vil flatteur, cher Matthieu (pourquoi deux "t" ?) et je préférerais avoir votre âge que le mien !

Cela dit, plus on est de fous, plus on rit, toutes générations confondues, et nous ne sommes pas si nombreux à tenter d'animer ce forum.

Ainsi, y en aura-t-il parmi vous qui puissiez aborder le problème des posemètres ? Jusqu'à l'arrivée du FOCAsport IB, soit fin des années 1950, début des anées 1960, les FOCA sont dépourvues de cellules intégrées. Comment vérifier le fonctionnement de ce dont on disposait dans ces temps-là ?

J'en possède deux :
- une "Color Finder" de Gossen n° B533959, de couleur ivoire, sans pile, à rideau de protection déroulant, fabriquée en Allemagne de l'Ouest, je ne sais en quelle année, héritée de mon père avec son FOCAsport II, sans mode d'emploi,
- une "Sixtar" de Gossen également, n° 4B72027, de couleur gris foncé, à pile (PX625), fabriquée aussi en Allemagne de l'Ouest en je ne sais, non plus, quelle année.

Leurs indications, ciblées sur un même objet, ne semblent pas coïncider.
Qui pourrait me conseiller ?

Merci à tous et bon premier jour de l'été !

Yves Bigot.
_________________
Yves Bigot
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Matthieu Boussicaut
focaïste connaisseur
focaïste connaisseur


Inscrit le: 29 Avr 2015
Messages: 14
Localisation: France

MessagePosté le: 22 Juin 2015 19:11    Sujet du message: Posemètres Répondre en citant

Bonjour,

Flatteur, peut-être, mais vil... Mal ou Très fou Sourire

Quoi qu'il en soit, et puisque cette fois vous la demandez, je vais vous donner mon opinion sur la précision des posemètres. J'en posède moi-même 3 (Leningrad 1, Leningrad 4 et Chauvin-Arnoux), sans compter les cellules intégrées à certains de mes appareils, qui fonctionnent tout à fait de la même manière que les posemètres indépendant.

Les questions à se poser sont les suivantes (oui, je sais, vous attendiez des réponses, et pas des questions Très content )

1) Sont-ils toujours en état de fonctionnement optimal?

Le premier posemètre en votre possession, sans pile, doit donc être équipé d'une cellule au Sélénium. Il s'agit des premiers type de posemètre de l'histoire (à ma connaissance, et du moins pour le grand public) Il s'agit tout bonnement d'une cellule photo-électrique, qui génère donc un courant (ou surtout une tension à ses bornes) quand elle est éclairée. Ce type de cellule a 2 défauts majeurs :
- Elle se "désagrège" avec le temps, c'est à dire que sa sensibilité diminue. Et ce sans compter l'éventuelle oxydation des contact, qui eux aussi peuvent jouer sur la résistance du circuit, donc sur la tension aux bornes de la cellule.
- Le rapport tension/quantité de lumière n'est pas tout à fait linéaire (comme souvent pour les composants photo-sensible). De nos jour, ceci serait compensé par l'électronique en aval, mais, à l'époque, autant vous dire que ces appareils étaient très rudimentaires (j'en ai démonté, je peux témoigner...).
En conséquence, vu son age, rien ne garanti que son fonctionnement soit optimal (l'âge n'étant pas toujours un critère de fonctionnement optimal! Ne le prenez pas mal! Mort de rire ), ni qu'il soit optimal à tous les niveaux de luminosité.

Le second modèle, avec pile, est d'une technologie plus récente. Il s'agit probablement d'une cellule CdS (Cadmium Sulphide en anglais). Cette fois, la cellule fonctionne plus comme une photo-résistance, et fait donc varier la tension à ses bornes (U=RI) en fonction de la quantité de lumière. Là encore, une détérioration de ses propriétés, ou des propriété des composants associé, en incluant l'oxydation des contacts par exemple, n'est pas à exclure, même si ce type de cellule est tout de même plus fiable à long terme que la première.
Par contre, le problème peut aussi venir de son alimentation électrique : en effet, à l'époque où l'on avait pas encore découvert que le mercure était toxique (???), on alimentait ce genre d'appareil avec des piles boutons au mercure. Or, ces dernières sont désormais généralement remplacées par leurs équivalentes alcalines... Équivalentes? Pas tout fait :
- La tension des piles boutons au mercure était de 1,35V, contre 1,5V pour leurs "équivalentes" alcalines.
- La tension des piles alcaline décline rapidement (donc varie dans le temps), ce qui n'était pas le cas des piles au mercure (dommage...)
Or, comme on l'a vu, c'est la tension aux bornes de la cellule qui détermine la position de l'aiguille, donc le résultat du posemètre... La bonne nouvelle c'est qu'il existe des piles de remplacement fiables "zinc-air", tension presque constante 1,35V, mais elles sont chère. On peut aussi acheter un adaptateur (pour la dimension de la pile) et utiliser les piles "zinc-air" spéciales sonotones, qui sont très abordables mais pas du bon format physique (d'où l'adaptateur). De plus, la durée de vie des piles "zinc-air" est faible (environ 2 mois).

Conclusion (partielle) : L'age et la technologie des vieux posemètres fait qu'ils sont intrinsèquement imprécis, et que le fait qu'ils affichent des résultats différents n'a rien d'étonnant.

2) La seconde question à se poser : sans prendre en compte la sénescence des capteurs photosensibles, ces posemètres donnaient-ils les même résultats (l'un comparé à l'autre) quand ils étaient neuf?

La réponse à cette question, pour moi, est probablement NON. Je vous préviens, dans le paragraphe qui va suivre, je vais chipoter un peu...
En effet, d'un point de vue théorique, ils sont sensés donner l'exposition des sujets pointés et de leur environnement, pour une "zone de champs" correspondant à une focale dite "normale" (soit entre 40 et 50mm). Autant, si on se trouve devant un mur uniforme et uniformément éclairé, les 2 posemètres seraient sensés donner exactement la même valeur. Mais dans la vraie vie, le moindre petit changement d'orientation du posemètre va faire "entrer dans le champs" telle ou telle zone plus ou moins lumineuse (ciel, ombre, etc...). D'autant plus que la taille des capteurs elle même diffère d'un posemètre à l'autre, donc, en pratique, le "champs" "capté" par la cellule est légèrement différent... Donc la quantité de lumière qu'ils reçoivent, donc le résultat d'exposition...
Ce phénomène est quelque chose que l'on peut parfaitement constater avec un appareil photo numérique : il arrive souvent qu'en changeant légèrement le cadrage, l'exposition automatique de l'appareil soit modifié.

3) Dernière question : Est-ce vraiment si important?

Avant l'apparition des cellules posemètres, on calculait l'exposition de manière empirique, avec la règle du F/16 par exemple... Et encore aujourd'hui, certains l'utilisent, car cela évite d'avoir à sortir systématiquement le posemètre. De plus, la photographie, surtout argentique, n'est pas une science exacte : la sur ou sous-exposition d'1/2 IL (EV) voir plus n'est pas critique, sauf peut-être en studio. D'autres part, sur une photo donnée (sauf encore en studio), on ne peut maîtriser l'exposition sur l'ensemble du cadre. Il y aura toujours une ou des zones sur ou sous-exposées (légèrement ou pas)... C'est pour cela qu'il y a le développement et la retouche.
Enfin, et c'est important : les vitesses d'obturations elle-même, comme je l'ai expérimenté moi-même, ne sont pas vraiment fiables, surtout aux hautes vitesses. Donc pourquoi chercher un résultat "précis" sur un posemètre, quand de toutes manière la vitesse réelle d'obturation ne sera pas exactement celle préconisée par ce dernier... En définitive, le posemètre, à mon sens, permet simplement de se situer dans une "zone" d'exposition... Le reste, c'est du feeling, de l'expérience, la connaissance de son matériel et de son film, et enfin un peu de chance (surtout pour moi qui n'ai aucun des qualificatif précédent... C'est pour cela que je pratique plutôt la photo numérique).


En conclusion (générale) :

Vous vous dites peut-être que malgré ce roman fastidieux, je n'ai pas répondu à votre question. Oui et non, car j'ai 2 réponses :

- Selon moi, il n'est pas possible d'avoir un posemètre à la fois ancien et fiable (sauf gros coup de chance). A ce niveau, je privilégierais plutot votre second posemètre, à pile, mais attention à l'alimentation! Quoi qu'il en soit, en fait, ce n'est pas si important que cela...

- Si vous voulez savoir lequel est le plus fiable, la seule solution qui me vient (et c'est celle que je pratique), c'est de les tester face à un appareil photo numérique. Pour ce faire, il vous faut (dans l'idéal) :
    - Un appareil photo numérique (ah bon???)
    - Un objectif 50mm, si possible a diaphragme manuel (sinon, régler l'appareil sur "A", priorité ouverture). Attention, s'il s'agit d'un appareil a capteur APS-C ou plus petit, tenir compte du facteur multiplicateur de la focale... Le but
    étant d'avoir dans le cadre la même chose que le cadre théorique du posemètre. Personnellement, j'utilise soit un 28mm (42mm équivalent pour un APS-C) soit un 35mm (53mm équivalent).
    - Si possible, plusieurs "scènes" à peu près homogènes, et avec différents niveaux d'éclairement, en vue de tester le posemètre dans différentes situations lumineuses (rappel, sur la majeure partie des vieux posemètre, les
    résultats ne sont pas "linéaires").


Une fois testés, vous choisirez celui qui est le plus fiable dans toutes les situations... Et même s'il ne vous donne pas le "bon" résultat, il vous suffit de le savoir. Par exemple, il vous donnera un résultat sous-exposé de 1 IL, et vous en tiendrez compte à l'avenir... Evidemment, ça devient un peu un casse-tête quand il sous-expose en faible lumière et surexpose en haute lumière, comme c'est souvent le cas avec les cellules Sélénium "fatiguées"... Personnellement, n'ayant déjà plus de tête à 32 ans, je note systématiquement les résultats et met un petit papier dans l'étui du posemètre... Mais on fini par perdre le plaisir de la photo avec tout ces réglages...